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Portrait de Florence Caeymaex

Mise à l'honneur des nouveaux chargés de cours 2022



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Professeure dans le domaine de l'Ethique et humanités médicales

Son parcours, ses sujets de recherche et sa conception de l’enseignement universitaire :

Le parcours qui a mené Florence Caeymaex du doctorat au titre de maître de recherches du FNRS, puis aujourd’hui à celui de professeure, a commencé par des travaux d’histoire de la philosophie française contemporaine (Sartre, Merleau-Ponty, Bergson). Il s’est peu à peu orienté vers les travaux qui, comme ceux de Foucault, ont ouvert la voie d’une réflexion critique sur la manière dont les sciences et les technologies biologiques et médicales ont participé à la configuration des rapports sociaux et des institutions de la société contemporaine, qu’elle comprend comme des rapports de pouvoir. Elle a cherché à comprendre ce que l’éthique, entendue comme une pratique d’auto-formation du sujet moral et de “création morale”, pouvait avoir d’essentiel, faisant l’hypothèse qu’elle peut servir les résistances aux rapports de pouvoir et leur régulation dans une perspective d’égalité et de liberté démocratiques. Son travail actuel consiste à explorer la manière dont certains travaux contemporains, en particulier en théorie féministe, œuvrent à l’élaboration d’un êthos – manières de vivre, de penser, de sentir et d’agir indexées sur certaines fins ou valeurs –, visent à soutenir de telles revendications, autrement que ne l’ont fait les théories morales de la philosophie classique. C’est, d’après moi, un tel êthos qui devrait animer les pratiques réflexives et normatives de la bioéthique et de l’éthique biomédicale contemporaine.

Son enseignement a suivi une évolution parallèle à sa recherche. Florence Caeymaex a commencé par partager sa connaissance de la philosophie contemporaine, mais a éprouvé par la suite le besoin de la mettre à l’épreuve des sciences sociales puis des théories féministes. Et d’utiliser cette philosophie “hybridée ” dans des contextes où se posent des questions très concrètes, comme dans le domaine de la santé.

Son expérience des comités d’éthique (à l’Université ainsi qu’au Comité consultatif de bioéthique de Belgique) lui a appris que le déploiement d’une réflexion éthique utile à de meilleures pratiques médicales demande l’élaboration d’un regard critique par le moyen de certains savoirs, dont la philosophie et les sciences humaines et sociales en santé, aussi appelées “humanités médicales”. C’est avec cette perspective qu’elle a commencé à réfléchir à des méthodes appropriées pour former les étudiants de santé publique et de médecine, pour aboutir à la création d’un programme en “Éthique et humanités médicales”.

Élaborer une pédagogie qui active la participation et la réflexivité des étudiants, demande d’être à plusieurs — et, si possible, à plusieurs disciplines. Comme ceux dédiés à l’éthique, les cours de théorie féministe et de genre dont elle est titulaire reposent sur un travail d’équipe où avec les jeunes chercheurs très pointus qui l’accompagnent, ils essayent de penser ensemble les enjeux épistémologiques et pédagogiques de leurs savoirs.

Avec le recul, je m’aperçois que j’aime faire de l’enseignement universitaire un terrain d’apprentissage et d’expérimentation, où les méthodes que l’on met en place ont besoin d’être façonnées soigneusement. Pas seulement d’après le public ou les buts pédagogiques que l’on poursuit, mais aussi en fonction de l’idée que l’on se fait du savoir académique et de son rôle dans la société.

Contact

Florence Caeymaex

 

Crédit : ULiège ©quena_scs

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