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Portrait de Laurent Demoulin

Mise à l'honneur des nouveaux chargés de cours 2023



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Chargé de cours dans le domaine de la Poétique appliquée (littérature française des 17e-21e siècles).

Pourriez-vous décrire brièvement votre parcours, évoquer vos sujets de recherche et votre conception de l’enseignement universitaire ?

Le point de départ de ma carrière de chercheur n’est guère académique : il est à chercher du côté d’un amour de la littérature hérité de mes parents. Il concerne la littérature en général, dont j’apprécie l’infinie diversité, mais plus particulièrement celle qui s’écrit en français, car j’ai toujours été sensible aux détails de la forme autant qu’au contenu. Si je me suis intéressé aussi bien à la poésie qu’au roman, petit à petit, je me suis concentré sur la littérature contemporaine. À la fin de mes études de romanes, en 1990, j’ai en effet réalisé, sous l’égide du Pr Jacques Dubois (ma dette à son égard est incommensurable), un mémoire consacré à un jeune romancier belge qui n’avait alors écrit que trois romans et qui était appelé à un glorieux avenir : Jean-Philippe Toussaint.

Les écrivaines et les écrivains que j’admire ont longtemps constitué mon point d’accroche principal, sans que je sois guidé par une méthode précise. Après mes études, je suis devenu enseignant dans le secondaire pendant six ans puis, pendant quatre ans, écrivain privé, mais, dès que l’occasion s’en présentait, notamment grâce à Jacques Dubois, je la saisissais et je réalisais une étude critique selon l’angle qui m’était proposé.

En octobre 2001, après dix ans passés en dehors de mon Alma mater, le Pr Jean-Pierre Bertrand (à lui aussi, comment dire ma reconnaissance ?) m’a proposé de devenir son assistant. J’ai alors entrepris sous sa direction une thèse de doctorat consacrée au poète Francis Ponge, que j’ai défendue en 2008. C’est alors seulement que mon travail s’est concentré plus spécifiquement sur les questions formelles. Mais j’ai continué, au gré des occasions (appels à communication dans les colloques ou propositions d’article dans des dossiers précis), à réaliser des études thématiques au sujet de mes auteurs et autrices de prédilection. Ce n’est qu’assez récemment que mon travail est passé de la stylistique (c’est-à-dire de l’étude du style de tel ou telle) à la poétique (c’est-à-dire à la théorie générale de la littérature, selon une approche structurale).

En ce qui concerne l’enseignement, si je veille à varier les méthodes pédagogiques de manière à impliquer au mieux étudiantes et étudiants, je crains que mon approche fondamentale soit, là aussi, passionnelle : elle repose à la fois sur un besoin d’interaction fine avec les étudiantes et les étudiants et sur un désir de partager avec elles et eux ma passion pour la littérature et pour la poétique. Cela ne m’empêche pas de demeurer attentif aux approches pédagogiques innovantes, fussent-elles électroniques. Mais l’expérience douloureuse du confinement et de l’enseignement devant un écran noir m’a convaincu plus que jamais de l’importance du contact humain dans la relation pédagogique. Si je prépare mes cours avec soin et méthode, je veille à ne pas en cadenasser le déroulement, à laisser la place à l’imprévu, à l’improvisation, aux questions, aux réactions, à la bonne humeur et à l’humour.

Contact

Laurent Demoulin

© Photo : ULiège - B.Bouckaert

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