Institution

Portrait de Daria Tunca

Mise à l'honneur des nouveaux chargés de cours 2021-2022



Chargée de cours dans le domaine de la Littérature anglaise

Pourriez-vous décrire brièvement votre parcours ?

J’ai obtenu l’ensemble de mes diplômes universitaires à l’Université de Liège. Après une licence en langues et littératures germaniques en 2001, j’ai obtenu un DEA en études anglaises en 2003 ; j’ai suivi cette seconde formation tout en travaillant en tant qu’assistante-doctorante au sein du service de langue et linguistique anglaises (2001-2009). Après l’obtention de mon doctorat en 2008 pour une thèse intitulée “Style beyond Borders: Language in Recent Nigerian Fiction”, j’ai été chargée de recherches F.R.S.-FNRS (2009-2011). Dans le cadre de ce mandat postdoctoral, j’ai effectué un séjour de recherche de six mois en tant que chercheuse invitée au « Centre of African Studies » de l’Université de Cambridge (2010). J’ai ensuite successivement été nommée première assistante (2012), chef de travaux (2016), agrégée de faculté (2018), et à présent chargée de cours (2021) au sein du département de Langues modernes de l’Université de Liège.

Depuis le début de mon parcours, mes recherches s’inscrivent dans le cadre des activités du CEREP (Centre d’Enseignement et de Recherche en Etudes Postcoloniales), fondé à l’Université de Liège en 1968 et qui bénéficie à présent du statut d’unité de recherche. J’en assure la direction depuis 2019.

Quelle est votre conception du rôle d’un enseignant universitaire ? Comment envisagez-vous l’articulation entre l’enseignement et la recherche/la pratique clinique ?

Ma conception du rôle de l’enseignant universitaire en sciences humaines repose sur deux principes : le premier est que l’université doit donner à ses étudiants les moyens de développer et d’exercer leur pensée critique, par exemple en favorisant l’apprentissage d’outils méthodologiques qui les aideront à analyser des discours (littéraires ou non). Le second est que l’expression de la pensée critique – que ce soit à l’université ou en dehors – passe par la maîtrise d’une série de conventions culturelles, linguistiques, et disciplinaires qui ne pourront être subverties qu’après avoir été maîtrisées.

Mon domaine de recherche, celui des littératures postcoloniales, est connu pour son caractère politique, voire activiste. Le problème d’une telle position, si elle n’est pas nuancée, est qu’elle promeut une vision exclusivement utilitariste des littératures postcoloniales et de la recherche qui y est consacrée, faisant ainsi l’impasse sur les subtilités des techniques littéraires utilisées par les écrivains et analysées par les chercheurs. Cela dit, en tant qu’enseignante-chercheuse, je revendique ouvertement la posture engagée de mon travail ; cette position me semble plus saine que la fameuse « posture neutre du chercheur », trop souvent invoquée pour présenter des visions du monde (qu’elles soient réactionnaires ou progressistes) sous le couvert de la soi-disant « objectivité ». Si je considère l’objectivité comme étant illusoire, je m’efforce par contre de développer des analyses méthodologiquement rigoureuses, en invitant systématiquement les étudiants et les chercheurs à interroger la pertinence de mes résultats.

Mes recherches et mes enseignements s’articulent autour de l’idée que les études littéraires fournissent une grille de lecture précieuse pour comprendre le monde, car tous les discours – qu’ils soient littéraires, historiques, ou politiques – sont des narrations aux enjeux plus ou moins explicites.

Contact

Daria Tunca

Partagez cette news